Une qualification signée Caden Clark

4 days ago

« Vous vous rendez compte où on est ? À la huitième place, avec le nombre de matchs à notre portée qu’on a laissés filer ? […] Les gars me surprennent. C’est énorme, ce qu’ils ont fait. »

CF Montreal - Figure 1
Photo La Presse

Publié à 20h08 Mis à jour à 22h50

Pour une rare fois, Laurent Courtois s’est laissé emporter, samedi soir. Bon, ce n’était ni des larmes, ni un cri de joie, mais on l’a senti comme libéré lors de son allocution devant les médias.

On le comprend. Son CF Montréal l’a emporté 2-0 contre le New York City FC au stade Saputo, dans le cadre du jour décisif de la saison 2024 de la MLS. Cette victoire, signée Caden Clark, signifie que ses hommes disputeront un match de barrage, à domicile, mardi prochain, contre Atlanta United.

S’ils en sortent gagnants, un rendez-vous deux de trois contre l’Inter Miami de Lionel Messi est à leurs portes. Le premier duel aurait lieu vendredi prochain, en Floride.

Le revirement de situation est total. Le scénario, presque inespéré il y a un peu plus d’un mois à peine. À la fin août, Montréal venait de perdre 5-0 à domicile, et 4-1 à Cincinnati. Le moral était à plat. Les chances de participer aux séries, même si mathématiquement encore atteignables, étaient constituées plus de rêves que de réalité.

Depuis ? Cinq victoires en sept matchs, et une seule défaite. Six buts de Josef Martínez. Quatre filets, et quatre passes décisives pour Caden Clark.

Samedi, Clark a marqué le premier but du match, à la 18e. Et c’est son effort dans le couloir gauche qui a permis à Josef Martínez d’enfiler le deuxième, dans les arrêts de jeu de la première période.

« En toute honnêteté, je pense que l’arrivée de Caden Clark et de Jahkeele Marshall-Rutty ont fait grandement du bien », a reconnu Samuel Piette. Selon lui, ces acquisitions ont poussé leurs homologues respectifs, Bryce Duke et Raheem Edwards, à rehausser leur niveau de jeu.

« Tout le monde pousse dans la même direction » maintenant, ajoute Piette.

Mais il n’y a pas que ça. Avant le début de la remontée au classement, le capitaine du CFM a amené ses coéquipiers… faire du go-kart. Étrangement, cette activité d’équipe l’a comme soudée.

« J’ai reçu un message de Patrice Bernier [après le match], il me parlait du go-kart !, a lancé Piette en conférence de presse. Honnêtement, ça a été payant. C’était une des premières activités qu’on faisait ensemble à l’extérieur du terrain. T’apprends à connaître les gars un peu différemment. Les gars ont lâché un peu leur fou, ils ont apprécié, et finalement [chacun se rend compte] qu’on a de bons jacks dans ce vestiaire-là. Tu veux plus te pousser et te battre pour ces gars-là. C’est ce qu’on a retrouvé. Les images qu’on a vues ce soir de l’équipe, ça reflète parfaitement ça. »

New York domine, mais manque de mordant

Cela dit, rarement une victoire de 2-0 aura été aussi trompe-l’œil. Parce que le CF Montréal a été dominé de tous bords tous côtés par le New York City FC, venu à Montréal pour jouer et avec la volonté de gagner.

Son premier objectif a été atteint – on parle de 10 corners new-yorkais contre 1 pour les locaux, par exemple. Mais pour le deuxième, il s’est buté à un Jonathan Sirois en grande forme, et une défense montréalaise résiliente.

Le NYCFC « est presque une classe à part », a noté Courtois. « Mais voilà, la façon dont les gars ont abordé le match comme des hommes, et ont réussi à être dans la gestion des émotions, dans les temps faibles et forts, j’ai trouvé ça très pertinent. Content pour les gars, c’est ce qu’ils méritent. »

De l’autre côté, le CFM a profité de ses rares occasions. Pour le premier but, Caden Clark a enfilé une superbe frappe, sur une jolie passe décisive de Bryce Duke. Mais on a presque envie de déclarer que l’action maître sur cette réussite, c’est le laissez-passer de Josef Martínez dans la surface, permettant à Clark d’obtenir le cuir dans une très bonne position de tir.

Montréal a subi tout le match, mais les attaques new-yorkaises ont manqué de mordant. « On savait qu’ils allaient avoir beaucoup de temps avec le ballon, a indiqué Courtois, mais je pensais qu’on l’aurait un peu plus malgré tout. »

Dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, Clark s’est envolé dans le couloir gauche en contre-attaque, redoublant d’efforts pour conserver le globe, puis l’envoyer à Martínez dans la boîte. Ce dernier y a posé la plus petite des touches pour déjouer Matt Freese, et aller chercher le 2-0.

« On a été hyper solidaires ce soir, a soumis Piette. Oui, on a mis moins de pression que d’habitude, il faut attribuer du mérite à New York. […] On a été super compacts, solides. »

La suspension d’un match du milieu de terrain Nathan Saliba, le moteur de cette équipe, a probablement expliqué en partie le plan de jeu montréalais. Pour le remplacer, Courtois a placé le défenseur Joel Waterman à la position de milieu défensif, soit un peu plus haut qu’à son habitude. Ce n’est pas la première fois qu’il évolue à cette position, Waterman, mais dans un match aussi crucial, le pari était énorme. Le résultat a plu à l’entraîneur.

« Énorme », a-t-il dit pour qualifier la performance du numéro 16.

« Il fallait courir beaucoup, ce que je n’avais pas fait depuis longtemps !, a blagué Waterman. Je ferais n’importe quoi pour l’équipe. J’étais prêt à courir avec le ballon, bloquer toutes leurs menaces, peu importe, tant que je peux aider l’équipe. Ça a été un gros effort collectif. »

Saliba sera de retour mardi, reposé qui plus est. Et le CF Montréal en aura bien besoin. Mais avec l’élan de cette fin de saison, les partisans présents pour 17 matchs à guichets fermés consécutifs, la forme de Josef Martínez, Caden Clark et le reste, la confiance est au sommet.

« On est dans un bon moment, croit Piette. On vit de belles émotions ensemble, autant avec le groupe qu’avec les partisans. Super content d’entrer [en séries] par la grande porte. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Bryce Duke (au centre)

En hausse : Jonathan Sirois

On en a glissé un mot plus haut, mais si Clark a été décisif à l’avant, il n’y a probablement pas de victoire sans le caractère héroïque de la performance de Jonathan Sirois devant la cage montréalaise. Ses trois gros arrêts (sur 15 tirs au total), dont un vers la 10e minute, ont été salvateurs. Il a gardé son équipe dans le match quand elle n’y était pas du tout.

En baisse : Matías Cóccaro

Pour que Cóccaro ne soit même pas sur la feuille de match pour cette rencontre cruciale, sans blessure ni suspension, c’est qu’il doit être devenu très bas dans la hiérarchie de Laurent Courtois. On lui a préféré Jules-Anthony Vilsaint, Sunusi Ibrahim et Kwadwo Opoku sur le banc… même Lassi Lappalainen s’y est trouvé une place. Il est vrai que l’Uruguayen n’a pas apporté grand-chose offensivement cette saison, après son début de campagne canon. Il devra trouver ses repères, parce qu’il a un contrat encore jusqu’en 2026, en plus de deux années d’option.

Read more
Similar news