La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, sollicitera un deuxième mandat. L’élue de 32 ans a fait valoir jeudi qu’elle veut poursuivre ses efforts en matière de logement, en insistant sur la nécessité de sortir de la « spirale négative » en politique municipale.
Publié à 9 h 30 Mis à jour à 10 h 59
« Est-ce que ma présence à la tête de la Ville fait la différence, fait pencher la balance positivement ? C’est parce que je demeure convaincue que la réponse est oui que je vous annonce que je serai candidate à ma réélection. Il y a très peu de fonctions qui permettent de contribuer à transformer sa société comme j’en ai l’occasion au quotidien », a expliqué jeudi Mme Fournier, en disant sentir l’appui des Longueuillois.
Elle confirmait ainsi des informations d’abord rapportées par La Presse, en début de journée. Elle avait convié les médias jeudi pour une « importante » conférence de presse visant à faire le « point sur son avenir politique ». Rapidement, certains ont laissé entendre qu’elle quitterait la vie politique municipale.
Or, c’est plutôt l’inverse qui s’est produit. La mairesse a confirmé son intention de se représenter en 2025, en ne cachant pas avoir eu une longue réflexion sur le sujet dans les derniers mois, surtout dans la foulée de la tempête Debby, qui avait créé beaucoup de dommages à Longueuil. Elle avait d’ailleurs émis ces mêmes réserves dans une lettre ouverte parue dans nos pages, fin octobre.
Ici comme ailleurs, je pense que la plupart des mairesses et maires réfléchissent à quitter à un moment ou un autre […], mais j’ai profondément envie de continuer et de voir évoluer ce qu’on est en train de bâtir.
Catherine Fournier, mairesse de Longueuil
La mairesse de Longueuil espère insuffler un vent d’espoir sur la scène municipale, après le départ de plusieurs de ses collègues. Un élu municipal québécois sur 10 a quitté ses fonctions depuis son élection à l’automne 2021, selon l’Union des municipalités du Québec (UMQ).
À Montréal, à la fin du mois d’octobre, l’annonce du départ de Valérie Plante, qui ne sollicitera pas de nouveau mandat, a aussi créé une onde de choc, laissant profiler une élection avec plusieurs nouveaux visages dans la métropole.
Habitation d’abordPour se faire réélire, Mme Fournier entend notamment miser sur l’habitation, l’un des chevaux de bataille de son administration. De septembre 2023 à 2024, le nombre de mises en chantier a bondi de 228 % à Longueuil, selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Catherine Fournier
Elle a notamment rappelé jeudi avoir adopté une « approche novatrice » permettant aux maires de vendre aux promoteurs le droit de bâtir plus haut que le zonage permis en échange d’une compensation destinée au logement à but non lucratif. L’idée a depuis fait son chemin au gouvernement et « est maintenant à la portée de l’ensemble des municipalités », a dit l’élue.
Mme Fournier lance au passage un appel à la jeunesse, qu’elle veut voir être davantage présente en termes de candidatures en 2025, tant dans sa ville qu’ailleurs. « Je veux qu’on sorte de la spirale négative et qu’on parle du beau en politique. Être mairesse, c’est vrai que c’est exigeant, mais c’est surtout un privilège. »
En étant élue à la tête de la Ville de Longueuil en novembre 2021, Catherine Fournier était devenue la plus jeune mairesse de l’histoire récente des cinq plus grandes municipalités du Québec. Elle était du même coup parvenue à former une majorité écrasante au conseil de ville.
La principale intéressée avait été élue pour la première fois comme députée de la circonscription de Marie-Victorin lors d’élections partielles en 2016, avec l’équipe du Parti québécois. En 2019, elle avait toutefois quitté le caucus du Parti québécois pour siéger comme indépendante, avant de faire le saut au municipal.