Le «Boxing Day» a la couenne dure

18 hours ago

Malgré la popularité croissante du commerce en ligne, la tradition du Boxing Day est toujours bien vivante et les défenseurs de l’achat en magasin sont encore nombreux, a pu constater Le Devoir.

Boxing Day - Figure 1
Photo Le Devoir

Par un temps glacial, des milliers de consommateurs à la recherche d’aubaines ont pris d’assaut les centres commerciaux du centre-ville de Montréal, jeudi. Au Centre Eaton et aux Promenades Cathédrale, ils étaient des dizaines à faire la file pour entrer dans les établissements de grandes enseignes comme Sephora, Uniqlo et Lululemon.

Pour cette autre grand-messe de la consommation, la frénésie dépassait à certains endroits ce qu’on peut observer à quelques jours de Noël.

Photo: Adil Boukind Le Devoir Au centre-ville de Montréal, des dizaines de personnes faisaient la file jeudi pour entrer dans les établissements de grandes enseignes.

Karine Valiquette a pris le train depuis Drummondville avec son conjoint le matin même pour venir courir les soldes à Montréal. « On a fait ça durant des années, mais depuis la COVID, je ne l’avais pas refait. C’est une façon de joindre l’utile à l’agréable », a-t-elle expliqué au Devoir dans les entrailles de la Place Montréal Trust.

Sous-vêtements, pyjamas, vêtements pour le travail : elle s’était procuré une dizaine de biens pour une dépense totale avoisinant la centaine de dollars. « Ça vaut la peine de se déplacer, il y a de bons rabais », a indiqué celle qui se décrit comme une débutante du magasinage en ligne. « J’étais mitigée [avant de venir] parce que maintenant, le Black Friday prend plus de place que le Boxing Day. Je suis agréablement surprise jusqu’à maintenant. »

Selon les endroits, les rabais offerts pouvaient atteindre 30 %, 40 % ou 50 % du prix initial. « On ne vient pas chaque année, mais ça en vaut la peine, on peut économiser », a raconté André, venu faire le plein d’articles de voyage au Centre Eaton en compagnie de sa conjointe.

Boxing Day - Figure 2
Photo Le Devoir
Un baume pour les commerçants

Les achats en magasin ont toujours la cote chez les consommateurs canadiens. Selon un récent sondage du Conseil canadien du commerce de détail, 62 % préfèrent toujours effectuer leurs achats des Fêtes en chair et en os.

C’est le cas d’Alexis Delaneau, rencontré alors qu’il faisait la file avec sa conjointe pour entrer chez un détaillant de jeux vidéo. « Je n’aime pas magasiner en ligne. Je préfère me rendre en magasin. Je préfère visualiser, j’aime essayer les choses », a expliqué le Français d’origine, qui participait pour la première fois à la tradition du 26 décembre. « C’est la première fois que je vois ça, on n’a pas ça en France. Je trouve qu’il y a beaucoup de monde pour finalement pas grand-chose. Mais on voulait voir pareil de quoi ça avait l’air », a expliqué le jeune homme en riant.

Photo: Adil Boukind Le Devoir Les achats en magasin ont toujours la cote chez les consommateurs canadiens.

Les soldes de l’Après-Noël représentent jusqu’à 40 % du chiffre d’affaires annuel du commerce de détail québécois, selon les estimations du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Un baume bienvenu pour plusieurs commerçants à la fin d’une année marquée par des ruptures majeures dans la chaîne d’approvisionnement, résultat de conflits de travail dans l’industrie ferroviaire et chez Postes Canada.

« Ça reste toujours une tradition bien ancrée, mais on voit qu’il y a des problèmes économiques toujours présents auprès des consommateurs, un achat en ligne qui augmente et une période des rabais qui est très longue », a expliqué Damien Silès, le p.-d.g. du CQCD, en entrevue avec La Presse canadienne.

Selon un sondage du CQCD, en raison du contexte économique difficile de cette année, davantage de personnes ont décidé d’attendre les jours de rabais, comme le Vendredi fou ou les soldes de l’Après-Noël. L’an dernier, elles étaient 40 % à attendre ces grandes journées de rabais pour faire leurs achats, contre 56 % cette année.

Pour M. Silès, il ne fait aucun doute que la grève des postiers a eu une grande incidence sur la popularité des soldes en cette fin d’année. « La grève à Postes Canada a fait changer pendant un mois les paradigmes des consommateurs, en les poussant plus vers la vente en ligne, a-t-il ajouté. On peut voir l’agressivité des sites en ligne qui ont profité de la grève à Postes Canada. »

Avec La Presse canadienne

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