Benoît Dagenais, le Conservatoire d'art dramatique «tatoué sur le ...

Le comédien Benoît Dagenais, qui fut directeur du Conservatoire d’art dramatique de Montréal de 2012 à 2023, est décédé le 27 juin dernier. Son agence, Eugénie Gaillard, en a fait l’annonce mardi sur les réseaux sociaux.

« Il avait le Conservatoire tatoué sur le coeur, affirme Marc Hervieux, directeur général du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec. Benoît avait d’abord étudié, puis enseigné, au Conservatoire de Montréal. En tout, il y a passé plus de 40 ans. Il a donc vraiment laissé sa marque sur l’institution. »

L’acteur et metteur en scène Geoffrey Gaquère, qui a pris le relais de M. Dagenais à la barre de l’organisme l’an dernier, se souvient aussi d’un « acteur formidable, qui avait une très grande palette de jeu ».

M. Dagenais a participé à plus de 80 productions théâtrales, dont Théâtre de chambre, Les bas-fonds, Caravansérail, La mégère apprivoisée, Après la chute, Pop-corn, Lorenzaccio, Le malade imaginaire, Les trois soeurs, Amour/Argent et Hôtel pacifique.

À la télévision, Benoît Dagenais s’est démarqué dans les séries Montréal P.Q., Watatatow, Fortier, Musée Eden, Les Bougon, Les Lavigueur, la vraie histoire, La galère, Rock et Rolland, Toute la vérité et 30 vies.

Au cinéma, il a été dirigé par Pierre Falardeau pour Le party et 15 février 1839, et par Bernard Émond pour La neuvaine.

Photo: Valérie Remise Benoît Dagenais avec Monique Spaziani dans la pièce «Hôtel pacifique»

S’il est surtout connu pour avoir tenu des rôles secondaires au petit comme au grand écran, M. Dagenais a brillé sur scène dans de plus grands rôles, notamment dans la pièce Le dénominateur commun, que M. Gaquère avait mise en scène pour le Théâtre Debout à La Licorne en 2015.

« C’était une évidence de lui donner des premiers rôles, dit-il. Dans Le dénominateur commun, Benoît jouait Dieu, un dieu rassembleur et bon vivant, avec énormément d’humour. J’aurais tellement voulu continuer de travailler avec lui. Tout le milieu artistique l’appréciait beaucoup. »

« Émotion et stupeur »

Sur les réseaux sociaux, mardi, plusieurs personnalités et organismes lui ont rendu hommage. L’équipe du théâtre de Quat’Sous a notamment exprimé sa « grande tristesse » : « Notre codirectrice Catherine Vidal avait un lien privilégié avec M. Dagenais, qui a été son professeur durant sa formation de comédienne puis son directeur quand il l’a approchée pour qu’elle devienne elle-même professeure de jeu. C’est avec émotion et stupeur qu’elle a appris son décès. »

Au Conservatoire, M. Dagenais a traversé une « période charnière » pour l’institution, estime Marc Hervieux. Il a entre autres pris la décision controversée, en 2018, de congédier Gilbert Sicotte, qui y enseignait depuis 30 ans, dans la foulée d’allégations d’abus de pouvoir et de harcèlement.

M. Gaquère précise que les dernières années de M. Dagenais ont été marquées par « un effort colossal d’embaucher de nouveaux professeurs, d’une nouvelle génération ». « Il m’a laissé un conservatoire en très bonne santé, qui est très apprécié par les étudiants. »

Benoît Dagenais laisse dans le deuil sa conjointe, Anne-Marie Provencher, aussi actrice, ainsi que leur fille, Ève Provencher-Dagenais.