Avec ses processeurs M3, Apple passe déjà à une troisième ...
Apple continue de défier Intel cet automne avec une troisième génération de ses processeurs conçus à l’interne. Appelées M3, M3 Pro et M3 Max, les nouvelles puces se trouvent dès aujourd’hui sous le capot de nouveaux portables MacBook Pro — et derrière l’écran d’un nouvel iMac —, sensiblement plus musclés que leurs prédécesseurs.
Les processeurs M3 sont la troisième fournée en trois ans d’une famille de puces appelées Apple Silicon. Ça a commencé par le processeur M1, lancé en novembre 2020. Apple Silicon est un système sur puce (system on a chip) qui inclut notamment le processeur central et le processeur vidéo, qu’on trouve sous une forme ou une autre à bord de tous les produits Apple.
Place à l’iMac M3Détail important : les processeurs Apple Silicon reposent sur une architecture ARM, qui est différente de celle des PC à processeur Intel (appelée x86). Vu le cycle de vie moyen de cinq à huit ans des ordinateurs personnels d’Apple, les quatre nouveaux appareils mis en marché cet automne devraient ainsi remplacer une bonne partie des Mac à système Intel, dont le dernier modèle, un iMac, a été vendu en juin dernier.
Sans surprise, l’iMac est mis à jour cet automne avec un processeur M3. Cet ordinateur tout-en-un est le plus vendu de sa catégorie. Il conserve les dimensions ultraminces et le choix de sept couleurs de boîtier de son prédécesseur à processeur M1. Il est toutefois environ deux fois plus rapide. Surtout, souligne-t-on chez Apple, il est 2,5 fois plus performant qu’un iMac à écran de 27 pouces à processeur Intel, et jusqu’à quatre fois plus puissant qu’un iMac de 21 pouces à processeur Intel.
Ménage dans le catalogue AppleLe lancement de trois nouveaux MacBook Pro permet à Apple de faire un peu de ménage dans son catalogue. Le modèle d’entrée de gamme prend la forme d’un MacBook Pro M3 ayant 8 Go de mémoire vive et 512 Go de stockage interne, muni d’un écran de 14 pouces de diagonale. Il coûte 2099 $, soit 500 $ de moins que le MacBook Pro de 14 pouces à puce M2 Pro, lancé l’an dernier.
Le MacBook Pro de 13 pouces, lui, disparaît. Apple espère rediriger les consommateurs qui n’ont pas besoin d’une performance de pointe vers son MacBook Air, plus abordable.
Un MacBook Pro de 14 pouces à processeur M3 Pro est aussi au programme. L’autre option est un MacBook Pro de 16 pouces, qui peut être animé par un processeur M3 Pro ou M3 Max, cette dernière variante étant la plus puissante du lot. Dans les trois cas, Apple laisse miroiter 22 heures d’autonomie à pleine puissance, et une performance qui peut être jusqu’à 11 fois supérieure à celle d’un MacBook Pro à puce Intel comparable.
Gain de performancePar rapport aux puces M2, lancées l’an dernier, les puces M3 proposent un gain de performance remarquable. Les deux principales raisons avancées sont la taille réduite des nouveaux circuits, qui passe de 5 à 3 nanomètres, et une utilisation optimisée de la mémoire cache des processeurs graphiques, qui assure un gain de puissance allant de 25 % à 50 % à consommation d’énergie égale.
Ces améliorations permettent à Apple d’introduire des procédés matériels voués au traitement de la lumière jusque-là absents de ses Mac, comme le lancer de rayons (raytracing) et l’ombrage de maillage (mesh shading). Ce dernier renvoie aux processeurs graphiques une plus grande partie du boulot visuel normalement effectué par le processeur central, comme la génération en temps réel des reflets ou des ombrages sur des objets 3D présentés à l’écran.
Cela se traduit notamment par un meilleur rendu d’environnements virtuels en 3D, comme ceux qu’on trouve dans les jeux vidéo de haut niveau.
Ce marché duquel les Mac sont historiquement à peu près absents est résolument la nouvelle frontière qu’Apple espère franchir avec ses processeurs M3. Un défi, vu que le marché de l’informatique est actuellement ralenti par l’inflation et un certain essoufflement des consommateurs.