Québécois dépeints comme « antimusulmans » | Trudeau « appuie ...

31 Jan 2023

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

« J’appuie à 100 % Amira Elghabawy », a affirmé M. Trudeau à son entrée pour la réunion hebdomadaire du cabinet mardi.

(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau estime qu’Amira Elghawaby est la bonne personne pour mener la lutte contre l’islamophobie au pays. Il a continué de défendre mardi la nomination de la journaliste et militante pour les droits de la personne qui a déjà écrit que la « majorité des Québécois » semblaient « influencés par un sentiment antimusulman ».

« J’appuie à 100 % Amira Elghabawy », a affirmé M. Trudeau à son entrée pour la réunion hebdomadaire du cabinet mardi.

« Elle a démontré tout au long de ses années de travail une sensibilité, une ouverture et une rigueur dont on a besoin maintenant, a-t-il ajouté. Je comprends que faire face à l’islamophobie, ça va exiger des conversations importantes et parfois difficiles, mais on a besoin de quelqu’un qui s’y connaît, qui est ancré à fond et je sais que c’est la bonne personne. »

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Amira Elghawaby

À Québec, cette nomination ne passe pas. Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, a demandé lundi la démission de Mme Elghabawy parce qu’elle « n’a fait que tenter de justifier ses propos odieux » au lieu de les retirer et de s’excuser.

Dans une chronique publiée en juillet 2019 dans le quotidien Ottawa Citizen, Amira Elghawaby écrivait que « la majorité des Québécois semblent influencés non pas par la primauté du droit, mais par un sentiment antimusulman ».

L’article, qui était cosigné par le président du Réseau canadien anti-haine et ex-directeur du Congrès juif canadien, Bernie Farber, dénonçait la Loi sur la laïcité de l’État (loi 21). Cette loi, adoptée sous bâillon par la Coalition avenir Québec (CAQ) au cours de son premier mandat, interdit le port de signes religieux aux employés de l’État en position d’autorité, y compris les enseignants. Elle est contestée devant les tribunaux.

Dans une entrevue avec La Presse, la semaine dernière, Mme Elghawaby avait défendu que sa chronique eût été mal comprise. « Je veux être très claire. Je ne crois pas que la vaste majorité des Québécois sont islamophobes », avait-elle affirmé.

La représentante fédérale contre l’islamophobie avait ensuite expliqué qu’elle s’était appuyée dans sa chronique sur un sondage Léger qui affirmait que 88 % des Québécois qui appuyaient la loi 21 avaient une perception négative de l’islam.

À la suite de la publication de l’article de La Presse, le premier ministre Justin Trudeau lui avait demandé de clarifier ses propos. Elle a alors donné les mêmes explications sur Twitter. M. Trudeau s’est par la suite dit satisfait.

La Commission canadienne des droits de la personne a salué sur Twitter la nomination d’Amira Elghawaby. « Il s’agit d’une étape importante dans la lutte contre l’islamophobie au Canada », a-t-elle souligné.

Plus de détails à venir.

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