Lions 37 – Alouettes 23 | La série de victoires stoppée à cinq

10 days ago

Le match de vendredi entre les Alouettes de Montréal et les Lions de la Colombie-Britannique revêtait une signification particulière pour plusieurs raisons.

Alouettes - Figure 1
Photo La Presse

Le demi-offensif William Stanback disputait une première partie au stade Percival-Molson depuis son départ vers Vancouver. Le Québécois Mathieu Betts jouait devant famille et amis quelques jours après avoir été retranché par les Lions de Detroit dans la NFL. Les Alouettes jouaient devant une salle comble de 23 035 personnes. Puis ce duel entre les deux meilleures formations de la Ligue canadienne de football s’apparentait à un prélude de la Coupe Grey prévue en novembre au domicile des Lions.

C’est dans ce contexte unique que les Alouettes se sont inclinées par la marque de 37 à 23.

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

William Stanback inscrit un touché.

Et les Lions doivent en partie cette victoire à leur porteur de ballon partant. Stanback, le couteau entre les dents, a jeté une douche froide sur le nid en inscrivant un majeur au bout d’une course de 38 verges, en fin de troisième quart.

Malgré les obstacles et les nombreux plaqués brisés, celui qui a porté l’uniforme tricolore pendant cinq saisons a marqué le touché qui donnait les devants par 10 points à son équipe. Un écart que les locaux n’ont jamais su combler.

« Ça confirme ce que je peux faire, a-t-il précisé en détachant ses épaulettes. C’est pourquoi l’équipe m’a fait signer un contrat. Mon but est de m’améliorer de 1 % chaque jour. Et si je deviens meilleur tous les jours, je sens que je fais quelque chose de bien pour l’organisation. »

Alouettes - Figure 2
Photo La Presse

Tout le monde s’arrachait le demi-offensif de 30 ans au terme du match. Ses anciens coéquipiers Jeshrun Antwi, Walter Fletcher et Marc-Antoine Dequoy en tête de liste, les réseaux de télévision ainsi que des partisans désireux de faire autographier leurs chandails numéro 31 des Alouettes.

Stanback mène la ligue avec 938 verges au sol. Son arrivée en Colombie-Britannique l’a relancé. Et même s’il peut être erratique, comme l’a démontré son échappée en fin de deuxième quart, le porteur de ballon semble avoir trouvé sa voie.

Je vous l’ai dit quand je suis parti : c’était l’année de la rédemption. Et je sens vraiment que c’est ce que je fais. Je veux retrouver le joueur que j’étais. L’organisation croit en moi.

William Stanback

Sans avoir porté son équipe sur ses épaules, Stanback a été important dans la septième victoire des siens cette saison. Ses 20 portées pour 128 verges ont permis à son quart-arrière Nathan Rourke de souffler. Intercepté à trois reprises, le pivot vedette de 26 ans a tout de même terminé la rencontre avec 304 verges par la voie des airs et un touché au sol, le dernier du match, sur 18 verges, en situation de troisième essai et un.

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Nathan Rourke, malgré trois interceptions, a permis à l’attaque des Lions d’inscrire quatre touchés.

Comme en 2023

L’allure de cette rencontre rappelait drôlement certains affrontements de la saison dernière. En 2023, la défense des Alouettes provoquait des revirements à la tonne, la ligne offensive se faisait marteler et l’inefficacité du jeu au sol anéantissait la qualité des poussées offensives.

Alouettes - Figure 3
Photo La Presse

Le passé a fini par rattraper l’équipe de Jason Maas à son 12e match de la saison. Les Alouettes ont provoqué trois interceptions, une première depuis le 24 août 2023 à Winnipeg, grâce à Bryce Cosby, Marc-Antoine Dequoy et Dionte Ruffin. Les Montréalais ont également réalisé trois sacs du quart, l’œuvre de Tyrice Beverette et Isaac Adeyemi-Berglund à deux reprises. Rourke, qui a tenté sa chance dans la NFL avec les Jaguars de Jacksonville, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, les Giants de New York et les Falcons d’Atlanta n’a cependant jamais paru ébranlé. Il a complété 22 de ses 28 passes pour remporter un troisième match de suite depuis son retour du Sud.

En revanche, les Alouettes se sont aussi tiré dans le pied en étant incapables de profiter de leur chance et de leur boulot défensif, comme l’a indiqué Jason Maas.

Il faut juste faire les jeux. C’est tout. On en a fait quelques-uns ce soir, mais pas suffisamment.

Jason Maas, entraîneur-chef des Alouettes

L’entraîneur-chef faisait notamment référence aux deux faufilades du quart des Lions qui se sont transformées en majeurs.

Si Stanback a été efficace au sol, on ne peut effectuer le même constat pour Walter Fletcher, sollicité davantage par la passe que par la course, avec huit attrapés contre six courses.

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Ciante Evans plaque Walter Fletcher.

Alouettes - Figure 4
Photo La Presse

Avec ses 34 verges par la voie terrestre, le quart Cody Fajardo a été le meneur de son équipe, et ce, même s’il a encaissé quatre sacs du quart.

« Ils ont joué de la couverture de zone pendant tout le match, a expliqué Fajardo. Alors parfois il faut garder le ballon un peu plus longtemps et ça met de la pression sur notre ligne offensive. Ils ont signé Betts pour une raison et ils ont été très bons. »

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Cody Fajardo (7)

Les blessés font mal

Même si Maas a horreur que l’on tente d’expliquer la défaite par l’absence de certains partants dans l’effectif, ce revers contre les Lions a prouvé à quel point les blessures à quatre de ses receveurs principaux rendaient la tâche de plus en plus compliquée à Fajardo.

Avec Tyler Snead, Kaion Julien-Grant, Tyson Philpot et Austin Mack toujours sur la liste des blessés pour six semaines, le quart des Alouettes essaye d’accomplir des miracles. Et parce que les miracles ne se produisent pas sur chaque jeu, il a dû se contenter d’utiliser son dépanneur, Fletcher, à maintes reprises. Personne n’a capté plus de passes que le porteur de ballon. Aucun des cinq autres receveurs visés par Fajardo n’a franchi la barre des 50 verges aériennes.

On n’a juste pas assez bien joué. Si les joueurs étaient dans le stade ce soir, c’est qu’ils y ont leur place et on pense que nous pouvons gagner avec eux en uniforme.

Jason Maas, entraîneur-chef des Alouettes

Cette défaite des Moineaux survient après une séquence de cinq victoires consécutives et la confirmation que l’équipe prendra part officiellement aux éliminatoires, à l’automne.

Déçu, Pier-Olivier Lestage a expliqué que cette contre-performance arrivait sans doute au meilleur moment possible.

« Ça fait quelques matchs que l’on tire de la patte en première demie et on n’a pas été capables de se sortir du trou aujourd’hui. Ça va nous faire du bien de perdre un match comme ça, parce qu’on en a perdu trop sur la peau des fesses. Il faut arriver en première demie et marquer des points. »

Et c’est là-dessus que tentera de bâtir la meilleure équipe de la Ligue canadienne de football.

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