C’était dans la poche. Avec 17 secondes à jouer et une avance de deux points, les Alouettes se dirigeaient paisiblement vers la victoire. Ça, c’était avant que le vent tourne.
Publié à 18h05 Mis à jour à 19h35
Ceci n’est pas une figure de style. Le vent a réellement tourné pour permettre aux Blue Bombers de Winnipeg de l’emporter 28 à 27.
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Lorsque le botteur Joseph Zema s’est élancé de sa ligne de 23 verges pour effectuer un botté de dégagement, une bourrasque s’est levée au stade Percival-Molson. Des feuilles ont envahi le terrain. Les barrières de sécurité se sont mises à tomber. Tout à coup, le vent était si fort que Zema a complètement raté son dégagement.
« Je n’ai jamais vu rien de pareil », a commenté Zema après la partie, un commentaire que l’on entendra beaucoup chez les membres des Alouettes.
Plutôt que de récupérer le ballon profondément dans leur territoire, les Blue Bombers ont été en mesure de réussir un placement de 51 verges.
Comme ça, en un souffle, les Blue Bombers sont devenus champions de l’Ouest. Ils avaient besoin d’une victoire ou d’un match nul pour obtenir le titre.
« On a été victimes des dieux. Le match a viré sur un dix sous, a commenté l’entraîneur des Alouettes, Jason Maas, abasourdi. Je dois leur lever mon chapeau. Ils se sont bien battus toute la soirée. »
Une défaite (presque) rassuranteLes Alouettes disposent du titre de champions de l’Est depuis plus d’un mois. Techniquement, l’enjeu du match de samedi était nul. Mais à leur dernière rencontre avant la finale de la division de la LCF, Montréal devait rassurer ses partisans. Offrir des réponses claires aux nombreuses questions soulevées par les deux défaites subies lors des trois derniers matchs.
Certes, l’équipe a encore perdu samedi. Mais elle peut tout de même se dire mission accomplie.
PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE
Jason Maas, entraîneur-chef des Alouettes
Jusqu’au botté final, je me sentais bien par rapport à notre match. Je suis vraiment excité par rapport à ce qu’on vient de faire. On a joué comme s’il y avait un gros enjeu pour nous. Je suis vraiment fier de nos joueurs.
Jason Maas, entraîneur-chef des Alouettes
Les Alouettes ont su trouver des solutions en attaque, amassant 375 verges, dont 271 par la passe. Cette performance permet un soupir de soulagement, compte tenu de l’incapacité des Montréalais à inscrire un seul touché contre les Lions de la Colombie-Britannique, la semaine dernière.
Trois touchés ont été inscrits, gracieuseté de Charleston Rambo, Walter Fletcher et Davis Alexander. « C’était immense de pouvoir marquer des touchés. J’étais très fier de notre efficacité », a dit le quart-arrière Cody Fajardo.
Fajardo s’est d’ailleurs repris après avoir raté ses trois premières passes. Il a réussi 16 de ses 20 tentatives, pour des gains de 171 verges. Il était prévu avant la partie que Davis Alexander prenne la relève au milieu du troisième quart, afin de lui donner quelques répétitions avant les séries. Alexander a offert aussi une bonne performance, réussissant sept de ses neuf passes.
La défense, elle, aura accordé 384 verges. Pas idéal, mais beaucoup mieux que les 526 verges accordées aux Lions lors de la dernière défaite. Surtout devant un quart dominant comme Zach Collaros, qui risque d’être intronisé au Temple de la renommée de la LCF.
« On a bien paru devant l’un des meilleurs, sinon le meilleur quart-arrière de la ligue. On a donné des chances à notre attaque », s’est félicité le demi défensif Wesley Sutton.
Négligés à jamaisIl n’en demeure pas moins que les victoires morales n’auront plus de valeur, lors du prochain match. Après une semaine de repos, les Alouettes affronteront les Argonauts ou le Rouge et Noir en finale de division, à Montréal, le 9 novembre.
« On doit être meilleurs. On ne peut plus laisser les choses se décider par un botté », a dit Wesley Sutton.
Au cours de la prochaine semaine, les Alouettes vont travailler fort lors des entraînements, motivés par leurs récentes défaites, estime Cody Fajardo. Après tout, le statut de négligés a toujours plu à la troupe de Jason Maas.
« Notre philosophie, c’est de laisser les gens douter, leur prouver qu’ils ont tort. Être négligés, ça nous convient, ça nous donne de la motivation », a expliqué Fajardo.
« [Samedi soir] on a été capables de répondre à l’appel. On sait très bien ce qui se passera le 9 novembre », a ajouté Jason Maas.
À partir du prochain match, les Alouettes ne pourront plus se réfugier derrière des excuses comme l’effet du vent. Prêts, pas prêts, ils devront y aller.