Alouettes 27 – Roughriders 24 | Le gamer mérite bien son surnom ...

(Régina) « C’est un gamer », disait le directeur général Danny Maciocia au sujet du quart Davis Alexander, à la suite de sa première sortie avec les Alouettes. Ceux qui ignoraient la signification de cette étiquette la comprennent mieux, après une victoire spectaculaire de 27 à 24 sur les Roughriders de la Saskatchewan.

Trente secondes à faire au match. Les Riders mènent 24 à 21. Davis Alexander, à 15 verges de la zone des buts, analyse ses options. Elles sont limitées, risquées. Tant pis, il prend ses jambes à cou. Décampe à droite. Trois colosses se dressent devant lui. Il choisit la voie d’évitement.

Chacune de ses foulées le projette de plus en plus vers l’extérieur du terrain. Si bien qu’à un moment, il aurait été presque impossible de placer un fil de soie dentaire entre son pied et la bande blanche. Bande blanche qui marque l’extérieur du terrain, mais qui aurait aussi marqué la défaite des Alouettes.

Alexander s’échappe seul dans la zone des buts, inscrit le touché. Pour son potentiel dernier départ de la saison, il lui aurait été impossible de laisser une meilleure carte de visite.

Malgré son sang-froid, Davis Alexander risque de laisser sa place au partant attitré de l’équipe, Cody Fajardo, lors du prochain match. Fajardo, blessé à un muscle de l’ischio-jambier, a été forcé de rater les quatre dernières rencontres de siens. Il était toutefois en uniforme sur les lignes de côté. Tout au long de la partie, on l’a vu revisiter des reprises vidéos sur une tablette, enseigner quelques bons vieux trucs du métier à Davis Alexander.

Avant de jouer aux héros, Alexander a connu une sortie honnête, sans plus. Ses habitudes semblent se confirmer, à son troisième départ. Après un début de match nerveux, chambranlant, il a repris du poil de la bête. Il a complété la rencontre avec 22 passes complétées en 33 tentatives, pour un total de 285 verges et une passe de touché. Son hésitation lui aura toutefois couté quatre sacs du quarts.

Non, au final, le vrai héros du match, ce n’est pas Davis Alexander. Le grand responsable du gain des Alouettes se nomme Brett Lauther. Oui, oui : Brett Lauther, le botteur de précision des Roughriders.

Sur la dernière séquence du match, Lauther avait la chance de niveler la marque, en réussissant une tentative de placement de 48 verges. Son essai s’est soldé par un échec. Un échec dont le goût n’aurait normalement pas été si amer. Mais dans les circonstances, il l’était, puisque Lauther avait raté trois autres tentatives dans la partie, toutes d’une distance inférieures à 38 verges.

N’eut été de ses échecs répétés, les Alouettes n’auraient jamais pu espérer cette victoire, contre des Riders de loin plus incisifs. La profondeur de l’équipe aura impressionné au cours des dernières semaines, mais devant un adversaire si bien composé, elle aura démontré ses limites.

Lorsque les deux équipes ont croisé le fer, le 25 juillet, elles se battaient à armes égales. D’importants morceaux de leurs attaques respectives, et surtout, leur quarts arrières, manquaient à l’appel. Les Alouettes étaient parvenus à gagner, gracieuseté de Davis Alexander, sorti en héros à la deuxième demie.

Vingt-deux jours plus tard, les Riders pouvaient compter sur le retour de leur partant vedette, Trevor Harris. Le porteur de ballon élite, A. J. Ouellette, renouait aussi avec l’action.

Les deux joueurs auront été la clef pour dénouer l’indéfectible défensive des Alouettes, probablement la meilleure du circuit. Harris, pas le moins du monde rouillé, a réussi 29 de ses 37 tentatives de passes, pour deux passes de touchés et 339 verges cumulés. Ouellette, lui, aura amassé 73 verges par la course.

Montréal aura de loin été inférieur par la voie des airs, et encore pire, au sol, phase à laquelle l’attaque a été limitée à 51 verges en 13 tentatives.

Les Roughriders et les Alouettes ne s’affronteront plus lors du calendrier régulier cette saison. Qui sait, un dernier rendez-vous pourrait tout de même les lier, d’ici la fin de l’année. Un rendez-vous à l’issue duquel sera remis une grande coupe en argent, ornée de deux poignées.