Alouettes 21 — Elks 17 | Une victoire qui fait sourire Cole Spieker

21 day ago

Cole Spieker n’a jamais été le plus à l’aise en entrevue. Alors à la fin de chacune de ses courtes réponses, par nervosité, il sourit.

Alouettes - Figure 1
Photo La Presse

Si ce rictus compense son manque de verve, il s’exprime au meilleur de ses capacités dans la zone des buts. Dimanche, dans un gain à l’arraché de 21-17 contre les Elks d’Edmonton, le receveur des Alouettes de Montréal a été la bougie d’allumage des siens avec deux touchés au troisième quart.

« Le coach avait besoin de moi. On avait besoin d’attaque. J’ai juste attrapé les superbes passes de Cody [Fajardo] », a expliqué l’Américain de 27 ans après la rencontre.

Cette résurgence de Spieker, auteur de trois majeurs avant le début de la rencontre, survient alors qu’on attendait surtout Austin Mack. À peine revenu du camp des Falcons d’Atlanta, le receveur étoile a été presque invisible à son retour au stade Percival-Molson. Réuni pour la première fois avec son acolyte Cody Fajardo, Mack a capté trois passes pour 32 verges.

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Cody Fajardo a complété 22 de ses 34 passes pour des gains aériens de 336 verges.

En dépit d’une performance moins électrisante que ce à quoi on pouvait s’attendre, Mack a louangé Spieker, qui a complété la rencontre avec 107 verges par la voie des airs.

Il travaille comme un forcené. Il fait toujours les bonnes choses. Il n’est pas le joueur le plus exubérant, il ne reçoit peut-être pas toute l’attention, mais lorsqu’on a besoin de lui, il répond. Il l’a prouvé aujourd’hui. On peut avoir confiance en lui.

Alouettes - Figure 2
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Austin Mack

L’éveil de Spieker au retour de la mi-temps ne s’est pas produit par hasard. Pendant l’entracte, avec seulement six points marqués et 133 verges d’attaque dans les 30 premières minutes du match, Jason Maas devait trouver un moyen de relancer sa troupe. Et il a dû négocier sans tablette électronique, un outil essentiel dans le football d’aujourd’hui. Comme les appareils des Elks ont perdu le signal au début du premier quart, les Alouettes ont été obligés de ranger les leurs.

Ainsi, pendant la présentation de certains membres de l’édition 1974 des Alouettes au centre du terrain à la mi-temps, les Montréalais ont pu apporter les ajustements nécessaires.

« On a des jeux dessinés pour tous les joueurs de notre attaque, a révélé Maas. Et quand nous avons réfléchi aux ajustements que nous avions à faire à la mi-temps, en fonction des schémas défensifs, on sentait que ces jeux pouvaient être payants pour lui [Spieker]. On les a pratiqués à l’entraînement et nous étions à l’aise. Nous voulions être agressifs en deuxième demie. Et c’est mission accomplie. »

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Cole Spieker capte le ballon pour son deuxième touché.

Avec l’absence de Tyler Snead, Kaion Julien-Grant et Tyson Philpot, Spieker s’est levé. Même s’il n’avait touché le ballon aucune fois en première demie, il a répondu à l’appel de son entraîneur au troisième quart. Sur la première séquence de l’équipe, il a grugé 77 verges pour finalement inscrire le touché sur sa troisième passe captée.

Alouettes - Figure 3
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« On a constaté qu’on pouvait bénéficier de bons duels, a renchéri Spieker. On avait une belle protection, et Cody a bien passé le ballon. »

La défense résiste

Piétinée en première demie, notamment par le porteur de ballon Kevin Brown, la défense des Alouettes a fait preuve de courage dans les derniers instants du match.

Après n’avoir accordé aucun point au troisième quart, les Alouettes ont résisté aux dernières attaques des Elks, profondément dans leur territoire, alors qu’ils menaient 21-17 avec une quarantaine de secondes à faire au cadran.

La dernière passe du match du quart-arrière McLeod Bethel-Thompson a été touchée du bout des doigts par Marc-Antoine Dequoy pour mettre fin aux hostilités. Les Alouettes ont blanchi en deuxième demie non seulement une formation ayant le vent dans les voiles, mais surtout une équipe qui avait inscrit une moyenne de 40 points à ses trois dernières parties.

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Tyrice Beverette et Marc-Antoine Dequoy bloquent la dernière passe de la partie entre les Alouettes de Montréal et les Elks d’Edmonton.

« Il faut être capable de se concentrer, a expliqué Dequoy. Je pense que la fatigue permet de ne pas être trop excité. Ça te permet de te concentrer sur ton travail. C’est juste de l’exécution. C’est dans des moments comme ceux-là que tu vois la vraie couleur d’une défensive. »

Alouettes - Figure 4
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Incisifs lors des deuxièmes essais, les locaux doivent une grande partie de leur succès de dimanche à Geoffrey Cantin-Arku. Le secondeur québécois s’est illustré avec deux sacs du quart, « presque trois », comme il l’a rappelé lui-même, pour écraser la menace offensive que représentaient les Elks.

J’ai eu chaud ! L’équipe m’a mis en position pour que je puisse faire des jeux. Je bouge tout le temps, de gauche à droite. Ils ne savent jamais d’où j’arrive. Je pense qu’on effectue du bon travail avec [Darnell] Sankey.

Geoffrey Cantin-Arku

Le brio des Alouettes en défense a limité Bethel-Thompson à seulement 91 verges par la passe dans la dernière moitié du match.

Et comme l’a souligné Dequoy : « Dans cette ligue, si tu tiens une équipe en bas de 17 points, c’est une bonne façon de gagner. »

Le retour de Fajardo

Cody Fajardo effectuait lui aussi un retour au jeu. Pour la première fois depuis sa blessure du 11 juillet, il foulait la pelouse synthétique du terrain de l’Université McGill. Il a complété la rencontre avec deux passes de touché, une interception, 336 verges aériennes et 22 passes complétées en 34 tentatives. Des statistiques mais surtout un résultat satisfaisants : « J’étais à l’aise à 90 %. […] Je suis épuisé en ce moment, parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas joué, mais je suis fier de cette équipe, surtout de la manière dont on parvient à gagner des matchs, même si ce n’est pas toujours joli. »

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Cody Fajardo

Beaucoup de joueurs manquent encore à l’équipe, sans compter la perte de Pier-Olivier Lestage tôt dans le match. Donc, avant de partir pour la deuxième semaine de congé de la saison, Maas s’est réjoui de constater que la tenue de Fajardo était appréciable.

« Il a très bien fait. Il s’est tenu debout, il a bien repéré les receveurs, il a été précis et il a fait de gros jeux avec ses jambes. »

Les Alouettes se tiennent toujours au sommet de la Ligue canadienne de football avec un dossier de 10 victoires et 1 défaite. L’équipe amorcera la dernière étape de la saison le 6 septembre. Les Lions de la Colombie-Britannique seront alors en visite à Montréal.

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