(Brossard) Stabilité, expérience et constance. Tels sont les trois mots qui ont été les plus utilisés par les joueurs du Canadien, jeudi matin, pour décrire leur nouveau coéquipier, Alexandre Carrier.
C’est souvent la même chose, au lendemain d’un échange : les joueurs sont partagés entre l’enthousiasme de voir arriver un nouveau coéquipier, qui devrait aider l’équipe, et le chagrin de voir un ami partir. Jeudi n’a pas fait exception à la règle dans le vestiaire du Canadien.
Commençons par l’enthousiasme. Car enthousiasme il y a au sujet de l’acquisition du défenseur Alexandre Carrier, en retour de, rappelons-le, Justin Barron.
Plusieurs joueurs ont dit connaître Carrier, surtout pour s’être entraînés avec lui pendant l’été. C’est le cas de Mike Matheson, qui côtoie son homologue québécois depuis plusieurs années pendant les saisons mortes ; il a d’ailleurs échangé quelques textos avec le nouveau venu, mercredi soir.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Mike Matheson
« C’est un très bon gars, a dit le numéro 8. Je pense qu’il va être vraiment à l’aise dans notre groupe. »
« [J’aime] sa constance, a-t-il continué. Il est très fort. Le niveau de défense qu’il peut jouer est très haut. Juste le fait qu’il est là depuis des années… il a beaucoup à amener à l’équipe. On est excités de l’avoir. »
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Kaiden Guhle
Il est un peu plus vieux, c’est un vétéran. Il joue pro depuis longtemps. C’est un autre francophone, pour les Québécois du groupe ! Ce sera plaisant.
Kaiden Guhle
L’expérience de Carrier semble être l’un des aspects qui réjouissent le plus, tant du côté des joueurs que du côté de l’entraîneur-chef, Martin St-Louis. Âgé de 28 ans, le défenseur à caractère défensif a disputé 245 matchs dans la Ligue nationale jusqu’ici dans sa carrière, tous avec les Predators de Nashville. Sa meilleure saison, statistiquement parlant, a été celle de 2021-2022 ; il a inscrit 30 points, dont 27 mentions d’aide, et conclu l’année avec un éloquent différentiel de +26.
« Tu ne peux pas acheter cette expérience-là, a souligné St-Louis. D’avoir un gars qui l’a, je pense que ça va aider notre groupe aujourd’hui. »
Si l’entraîneur-chef a avoué qu’il ne « connaît pas beaucoup » Carrier, il a vanté son « niveau de combativité assez élevé ». « Ce n’est pas le plus gros joueur, mais il joue beaucoup plus gros que son gabarit. C’est un joueur capable de tuer des punitions, de prendre des minutes. »
Carrier, un défenseur droitier, amènera assurément plus de profondeur à la défense actuelle du CH, selon St-Louis. « J’ai l’impression que je n’aurai pas trop besoin de m’en faire avec les confrontations parce que je sais qu’il peut jouer contre les meilleurs trios. »
« Ça fait partie de la business »L’échange de Justin Barron n’est pas vraiment une surprise ; le Néo-Écossais peinait à s’établir et à trouver sa place au sein de la brigade défensive du Tricolore.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
L’entraîneur-chef Martin St-Louis
« C’est une partie du job qui n’est pas le fun, quand tu as un joueur qui part, un joueur avec qui tu as passé du temps, a expliqué St-Louis. J’ai aimé ça, travailler avec JB. C’est un bon jeune joueur. Mais ça fait partie de la business. »
De toute évidence, Kaiden Guhle, que l’on sait être un « bon ami » de Barron, était triste de le voir partir, même si « ça fait partie du jeu ». Il s’enthousiasmait cependant de savoir que ce dernier aurait une nouvelle chance de faire sa place dans la grande ligue à Nashville.
« Son jeu défensif s’est beaucoup amélioré cette année, a-t-il fait valoir. Je pense que ce sera bon pour lui d’avoir un nouveau départ, d’aller dans un nouvel endroit. Nashville est un endroit cool où vivre, il aime la musique country, alors je pense que ça ira pour lui ! »
Mike Matheson a rappelé à quel point le hockey implique « beaucoup de confiance ». Une confiance que Barron, manifestement, recherchait récemment.
« J’espère qu’il va aller à Nashville et avoir une chance de retrouver sa confiance pour montrer comment il peut jouer parce que je sais qu’il peut être un joueur très spécial. »
« Je ne sais pas s’il voulait une occasion nouvelle, a continué le vétéran. Je pense qu’il voulait une occasion, c’est sûr. Et ça, c’est naturel. Je pense qu’il n’y a personne dans la ligue qui ne veut pas jouer. Il n’avait pas toujours la chance de faire ça ici. »
« Prêts pour ça »Le Canadien entre dans une dernière ligne droite avant Noël. Après sa victoire de 6-1 contre les Sabres, mardi, il s’apprête à affronter les Red Wings de Detroit, qui ne le devancent que de trois points au classement, à deux reprises en deux jours. Samuel Montembeault gardera les buts pour la huitième partie d’affilée ce vendredi.
La transaction de mercredi lance, en quelque sorte, le message que les dirigeants du Canadien n’ont pas abandonné leur groupe pour la suite de la saison.
« Je pense que ça montre qu’ils veulent vraiment progresser et atteindre un autre niveau comme équipe, a estimé Matheson auprès de notre collègue Luc Gélinas, de RDS. On est là, on est prêts pour ça. »
Pas de commentaire
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE
Kent Hughes, directeur général du Canadien
La visite du directeur général du Canadien, Kent Hughes, en Russie a beaucoup fait jaser au cours des derniers jours. Accompagné du conseiller Vincent Lecavalier et du codirecteur du recrutement Nick Bobrov, Hughes est allé observer son choix de premier tour au dernier repêchage, Ivan Demidov, et en a profité pour rencontrer la direction du SKA Saint-Pétersbourg. Dans le contexte de la guerre qui dure depuis près de trois ans en Ukraine, cette visite au pays de Vladimir Poutine a été mal perçue par plusieurs. Interrogé par Jonathan Bernier, du Journal de Montréal, sur cette décision de Hughes, St-Louis a refusé de se prononcer. « Je ne commenterai pas là-dessus », a simplement répondu l’entraîneur-chef du CH.