Washington réaffirme son opposition à une offensive israélienne à ...

13 days ago

(Washington) Joe Biden a mis en garde lundi le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou contre une offensive terrestre à Rafah, au moment où Israël prépare une offensive d’ampleur dans cette ville du sud de la bande de Gaza.

Rafah - Figure 1
Photo La Presse

Publié à 11h38 Mis à jour à 17h59

Dans le même temps, les États-Unis, qui font pression en faveur d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, ont dit « examiner » la réponse du mouvement islamiste palestinien qui affirme avoir accepté une proposition de trêve à Gaza, le directeur de la CIA Bill Burns négociant en personne dans la région à ce sujet.

« Je peux confirmer que le Hamas a émis une réponse. Nous sommes en train d’examiner cette réponse et d’en discuter avec nos partenaires dans la région », a déclaré à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d’État, tout en refusant de la qualifier.

Le président américain a « réitéré sa position claire » à Benyamin Nétanyahou à propos de Rafah, lors d’un appel téléphonique lundi matin, a indiqué la Maison-Blanche.

Le département d’État tout comme la Maison-Blanche ont dans la foulée multiplié les mises en garde à Israël, qui n’en a pas moins maintenu lundi soir son appel aux habitants des quartiers est de Rafah à évacuer la zone, en prélude à une « opération terrestre ». L’armée israélienne y mène lundi soir d’intenses bombardements, selon l’AFP.

« Nous n’avons pas vu de plan humanitaire crédible et applicable », a cependant déclaré le porte-parole du département d’État.

« Une opération militaire à Rafah en ce moment même accroîtrait considérablement les souffrances du peuple palestinien », a-t-il ajouté, répétant que les États-Unis étaient « contre ».

Visite de l’allié jordanien

M. Biden avait déjà déclaré au premier ministre israélien en avril qu’une invasion de Rafah serait une « erreur » sans un plan crédible pour protéger les civils.

Avec la guerre, Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, est transformée en un gigantesque camp de réfugiés abritant, selon l’ONU, 1,2 million de Palestiniens, soit la moitié de la population du territoire, pour la plupart des déplacés.

PHOTO RAMADAN ABED, REUTERS

Des Palestiniens fuient la ville de Rafah, le 6 mai

En dépit des condamnations internationales, le premier ministre israélien a promis de lancer cette offensive, indispensable selon lui pour détruire les derniers bataillons du Hamas.

Lors de l’appel téléphonique, M. Nétanyahou a, par ailleurs, « accepté de veiller à ce que le point de passage de Kerem Shalom soit ouvert à l’aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin », a précisé la Maison-Blanche.

Israël a fermé ce point de passage clé de la frontière avec Gaza après des tirs de roquettes dimanche par le Hamas.

Peu après l’entretien téléphonique, le président américain a reçu à la Maison-Blanche le roi Abdallah II de Jordanie qui a aussi mis en garde contre « un nouveau massacre » à Rafah.

Cet allié clé de Washington a aussi déclaré que « la communauté internationale devait prendre des mesures urgentes pour empêcher une nouvelle catastrophe à Gaza », selon un communiqué de l’ambassade du royaume aux États-Unis.

La réunion s’est déroulée à huis clos.

Soutien militaire à Israël

La Jordanie entretient des relations diplomatiques avec Israël et compte une importante population palestinienne.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est récemment rendu dans le royaume, au moment où un premier convoi d’aide humanitaire jordanien partait pour la bande de Gaza, via le passage de Kerem Shalom qui venait d’être ouvert par Israël.

Reste en suspens la question de la réaction des États-Unis, principal fournisseur d’armes à Israël, si M. Nétanyahou poursuit cette offensive à Rafah.

Le président américain a averti qu’il serait, le cas échéant, amené à « modifier » sa politique vis-à-vis d’Israël, mais sans préciser comment.

Il avait lancé cet avertissement après la frappe israélienne, le 1er avril, ayant visé un convoi de l’ONG américaine World Central Kitchen à Gaza, tuant sept travailleurs humanitaires.

Joe Biden, en pleine campagne pour sa réélection à la Maison-Blanche, est critiqué pour son soutien inconditionnel à Israël. Il est aussi confronté à une vague de protestation d’étudiants opposés à la guerre.  

Près de 90 parlementaires dans les rangs des démocrates américains l’ont exhorté à envisager d’interrompre ses ventes d’armes à Israël si le gouvernement israélien ne changeait pas sa manière de conduire la guerre contre le Hamas.

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