Pierre Poilievre temporairement expulsé de la Chambre des ...

15 days ago
Pierre Poilievre

La période de questions de mardi à la Chambre des communes du Canada a été brièvement plongée dans le chaos après que le président eut exclu des débats le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre.

Le chef conservateur avait refusé par quatre fois de retirer des propos traitant le premier ministre Justin Trudeau de « cinglé » (« wacko », en anglais). « [Le premier ministre] continue de permettre à ces drogues de tuer des gens dans nos hôpitaux et dans nos transports publics. Quand mettrons-nous fin à cette politique cinglée et à ce premier ministre cinglé ? » avait scandé M. Poilievre.

Après avoir été réprimandé par le président de la Chambre, Greg Fergus, M. Poilievre a proposé de remplacer ce mot par « radical », tout en maintenant intacte sa critique envers l’approche fédérale en matière d’accès aux drogues.

« Je demande à nouveau de retirer ce commentaire », a lancé M. Fergus en guise de quatrième et ultime avertissement. Jugeant son autorité bafouée, il a ensuite cité le règlement pour expulser Pierre Poilievre des Communes.

Les conservateurs outrés

Les députés conservateurs se sont ensuite tous levés pour quitter la Chambre par solidarité, ce qui a aussi mis fin à plusieurs minutes de brouhaha qui perturbaient les échanges parlementaires. Juste avant, la députée conservatrice Rachael Thomas avait elle aussi été expulsée des Communes après avoir refusé de retirer des propos non parlementaires.

Prenant le clavier sur les réseaux sociaux, le chef de l’opposition a rapidement accusé le Parti libéral du Canada de l’avoir « censuré ». Sur X, il a répété les mots qui ont mené à son expulsion de la Chambre. « C’est une politique cinglée de la part d’un premier ministre cinglé qui détruit des vies », y a-t-il écrit en anglais.

Les règlements sur la procédure et les usages aux Communes prévoient que la tenue de propos injurieux, provocants ou menaçants y est strictement interdite. Il en revient toutefois au jugement de son président de sévir ou non. Si un député refuse d’obéir à ce dernier et de retirer ses propos, la présidence peut refuser de lui accorder la parole jusqu’à ce qu’il ait retiré ses propos et même lui ordonner de se retirer de la Chambre pour le reste de la séance.

Dans le cas actuel, Pierre Poilievre a été exclu pour la journée de mardi. Il pourra réintégrer l’assemblée mercredi.

Des débats tendus

La période de questions de mardi s’est donc terminée avec une Chambre des communes vidée d’un tiers de ses députés, laissant le champ libre au Bloc québécois et au Nouveau Parti démocratique de poser leurs questions au premier ministre et à son cabinet. Le chef bloquiste Yves-François Blanchet et le député néodémocrate québécois Alexandre Boulerice ont tous deux souligné avec moquerie le départ des conservateurs.

Les échanges avaient pris une tournure très acrimonieuse dès le départ. Le premier ministre Trudeau avait accusé son rival Poilievre de complaisance face aux suprémacistes blancs, à la suite d’une récente rencontre médiatisée avec des manifestants inspirés du Convoi de la liberté dans les provinces de l’Atlantique.

Le chef conservateur a répliqué en rappelant les épisodes costumés du premier ministre, traité de « raciste pratiquant » pour son usage du blackface en 2001, provoquant l’indignation générale dans les rangs du gouvernement. Réprimandé pour cette insulte, il a changé de registre pour critiquer la décriminalisation de la consommation de certaines drogues en Colombie-Britannique.

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